Avec quoi repart-on de La Maison Verte ?
Par -- le dimanche 16 mai 2010, 16:32 - Nos petits événements de la maison - Lien permanent
La Maison Verte
a un an de plus, c’est peu dans son histoire et beaucoup pour nous. Pendant
cette année nous avons affronté plusieurs chantiers en même temps : la
rénovation de nos locaux pour les mettre en conformité avec l’exigence de
sécurité de la préfecture de police de Paris, le départ à la retraite de deux
salariés sur cinq et leur remplacement par une nouvelle équipe, et une
réflexion sur nos valeurs et les moyens de les mettre en application.
La rénovation des locaux n’était pas considérée par le conseil seulement comme
une obligation imposée par la préfecture de police de Paris, mais aussi comme
un devoir moral vis-à-vis des usagers de La Maison Verte. La réflexion était
plus portée sur l’accueil respectueux des enfants du soutien scolaire, des
familles, des activités sociales, des associations, et aussi des salariés, des
bénévoles et de tous ceux qui partagent des temps à La Maison Verte.
Après avoir étudié plusieurs aménagements avec les salariés et les
utilisateurs, nous avons rénové la salle Rochat et la cuisine, et bientôt la
salle Fallot sera terminée. Nous avons installé une alarme contre l’incendie
dans toute la maison, et nous avons confié l’étude de l’accès pour handicapés à
une société spécialisée dans ce domaine. Ces chantiers ont pu voir le jour en
grande partie grâce à nos donateurs, à un étalement de nos charges par la
Mission Populaire Évangélique de France, et à nos fonds propres. Je ne vais pas
manquer cette occasion de vous féliciter toutes et tous pour l’effort fourni
pour les travaux, ainsi que pour augmenter nos fonds propres de 20 % par
rapport à l’année dernière.
Ces fonds propres nous ont permis, en plus du financement d’une partie des
travaux, d’acheter une nouvelle photocopieuse, et de payer le départ à la
retraite de nos salariés après un service fidèle de 14 ans pour Christiane Gal
et de 9 ans pour Abdelrahman Elmansouri. Au nom du conseil, et même s’ils ne
sont pas parmi nous aujourd’hui, je voudrais leur dire encore une fois un grand
merci pour tout ce qu’ils ont apporté à cette maison ; nous leur souhaitons une
retraite paisible et méritée. Je voudrais souhaiter aussi la bienvenue aux
personnes qui nous ont rejoints : Marc qui a remplacé Abdelrahmane et Delphine
qui a remplacé Christiane. Depuis trois mois, Marc et Delphine ont repris les
tâches et assument les cahiers des charges décidés par le conseil avant
l’embauche.
Quant à d’autres piliers de la maison, Christine et Hélène, nous voulons les
remercier ici pour les activités fondamentales de La Maison Verte, qu’elles ont
personnellement développées, et dont elles animent les équipes de
bénévoles.
Le conseil a décidé de donner plus d’impact au poste de Delphine : un poste
plutôt orienté vers une fonction de « maîtresse de maison » pour animer les
équipes bénévoles, faire les liens avec le directeur et veiller pendant son
absence à faire respecter les valeurs de la maison.
Justement comment respecter les valeurs de cette maison ?
Un questionnaire a été distribué pour mieux comprendre les valeurs auxquelles
nous tenons. Le conseil a débattu de ce questionnaire plusieurs fois au cours
de l’année dernière. Nous avons fait appel aussi à un organisme, le Cercle
Bleu, pour nous aider à prendre les décisions en respectant l’esprit de notre
charte de La Maison Verte. Des réunions se sont multipliées avec la Mission
Populaire Évangélique de France avec laquelle nous avons signé des conventions.
Nous sommes invités à réfléchir encore, lors d’un Colloque du 6 au 9 mai 2010,
sur ces conventions, et à prendre des orientations qui s’accordent avec ce que
la vie nous pose comme de nouveaux défis.
Il reste néanmoins des constats qu'il faut garder en mémoire. Il me semble que c'est le moment de poser des questions à chacun d'entre nous: pourquoi suis-je là, moi ? Qu'est-ce que je voudrais faire passer comme message ? Est-ce que mon message a atteint son objectif ? Il me semble que nous avons, quelquefois, pris nos activités comme des fins en soi et pas comme des moyens. L'évangile dit: "L'homme ne vit pas de pain seulement". L'accueil, la domiciliation, la lutte contre l'alcoolisme, le soutien scolaire, le vestiaire, les braderies, les cours de français, les concerts, sont vus ou sont vécus en partie comme une fin en soi. Croyant en Dieu et/ou croyant en l’homme, nous avons un message à faire passer par le contact que nous établissons à travers ces activités. Nous avons un message à transmettre entre nous et à la société qui nous entoure. Je te tends la main pour que, à ton tour, toi aussi tu tendes la main à celui qui en a besoin. Pour que ce dernier me tende la main à son tour parce que moi aussi j’ai besoin de lui. C’est comme ça que les derniers seront les premiers. Nous croyons en l’humanité fraternelle, et "fraternelle" veut dire que chacun de nous a besoin de l’autre, quelle que soit sa richesse, quelle que soit sa position dans la société.